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vendredi 1 mai 2015

Doutes sur l'existence des ICBM

ICBM: InterContinental Ballistic Missile = Missile Balistique Intercontinental


Si les Russes avaient des ICBM en 1957 et avaient envoyé quelqu’un dans l’espace en 1961, pourquoi y a-t-il eu une crise des missiles en 1962? Si les missiles nucléaires pouvaient être lancés du centre de la Russie aussi facilement que depuis Cuba, pourquoi Kennedy s’inquiétait-il de là où les Soviets rangeaient leurs missiles?

La raison en est que Kennedy connaissait les limites de la technologie relative aux missiles, et que seuls les missiles de courte et moyenne portée représentaient un danger, pas les soi-disant ICBM pouvant couvrir > 10.000 kms. Kennedy avait donc des raisons de s’inquiéter du déploiement de missiles nucléaires à Cuba par Khrouchtchev.

En dépit de l’existence des arsenaux d’ICBM, ce sont en fait les plateformes de missiles non-ICBM (bombardiers B-52, sous-marins…) qui reçurent la priorité dans les armées des États-Unis et ailleurs. Un document déclassifié de 1999 montre que les USA disposaient de bases de missiles nucléaires du Groenland à Taïwan dans un souci de contenir les Soviétiques pendant la guerre froide [2].

L’Union Soviétique était entourée d’armes nucléaires non-ICBM à tout moment pendant la guerre froide.
[2]:
Les auteurs ont trouvé qu’à l’apogée de la guerre froide au début des années 1970, les États-Unis disposaient de plus de 7.000 armes nucléaires dans les pays de l’OTAN en Europe, et plus de 2.000sur les terres du Pacifique.
Un certain nombre de navires, dont des porte-avions, des croiseurs, des destroyers, des frégates et des sous-marins d’attaque, transportaient systématiquement 3.000 armes nucléaires.

Il est normal qu’un pays cherche à diversifier les plateformes de lancement d’armes nucléaires, mais pourquoi toutes ces plateformes non-ICBM si les ICBM pouvant aller dans l’espace sont une réalité?

…L’Allemagne abritait 21 systèmes d’armement US… Guam, 20, et Okinawa 19…

J’affirme que les ICBM ne jouent aucun rôle dans force de dissuasion nucléaire passée ou présente, car ils seraient détruits au moment de la ré-entrée.**

La France ne se donne pas la peine de prétendre posséder des ICBM, elle déploie des SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d'engins – ou SSBN Sub-Surface Ballistic Nuclear). Toutes les plateformes de lancement actuelles se focalisent sur les missiles de moyenne à longue portée, voyageant dans l’atmosphère, et lancés depuis la terre, l’air, ou un sous-marin – aucun ne débarque depuis l’espace.


[2] United States Secretly Deployed Nuclear Bombs In 27 Countries and Territories During Cold War, (link), un résumé de :

History of the Custody and Deployment of Nuclear Weapons: July 1945 through September 1977, Office of the Assistant to the Secretary of Defense (Atomic Energy), 1978.  (link)


** 
Séquence d'un tir d'un Minuteman III d'après wiki:



  1. phase de poussée : de 3 à 4 minutes ; l'altitude à la fin de cette phase est entre 150 et 200 kilomètres, la vitesse moyenne est de 7 km/s = 25.200 km/h (la vitesse de satellisation minimale d'un objet de la surface de la Terre est de 7,8 km/s = 28.000 km/h) ;
  2. phase intermédiaire : environ 25 minutes pour une cible à 12 000 km [soit une vitesse de 28.800 km/h]— vol suborbital sur une orbite elliptique, c'est-à-dire l'orbite fait partie d'une ellipse avec l'axe principal vertical ; l'apogée est à une altitude d'environ 1 200 km ; l'axe semi-principal vaut entre 1 fois et 1/2 le rayon de la Terre ; la projection de l'orbite sur la surface de la terre est un grand cercle ;
  3. phase de rentrée : environ 2 minutes. Le missile peut libérer quelques ogives, chacune ayant une trajectoire propre, ainsi qu'un grand nombre de leurres pour dérouter la défense antimissile.
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Séquence de tir du Minuteman III avec MIRV :
1. Le premier étage de propulsion (A) fait sortir le missile de son silo.
2. Environ 60 secondes après le lancement, le deuxième étage de propulsion (B) s'allume, forçant le premier à se détacher. Également, le capot protégeant les charges est éjecté. Avant la séparation, tous les étages du missile ont la même vitesse. Après la séparation, les derniers étages ont toujours cette vitesse acquise.
3. Environ 120 secondes après le lancement, le troisième étage (C) s'allume, forçant le deuxième étage de propulsion à se séparer. Avant la séparation, tous les étages du missile ont la même vitesse. Après la séparation, les derniers étages ont toujours cette vitesse acquise.
4. Environ 180 secondes après le lancement, le « bus » (D) se sépare en allumant son moteur. Avant la séparation, tous les étages du missile ont la même vitesse. Après la séparation, le bus a toujours cette vitesse acquise.
5. Le « bus » corrige la trajectoire et prépare le déploiement des véhicules de rentrée ((en) RV).
6. Les RV et les leurres sont déployés durant la descente.
7. Les RV et les leurres rentrent dans l'atmosphère à haute vitesse, les ogives sont armées en vol.
8. Les ogives explosent, soit au sol ou dans les airs.

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Les vitesses indiquées sont prodigieuses, et entraîneraient, au niveau de la ré-entrée, des problèmes de friction insurmontables. A titre d'exemple:


A une vitesse de 15.5 * 1.225 = 18.988 km/h, ce véhicule a été désintégré. Quid des ICBM volant à   mach 20.5 voire 23.5?! Et sans aller jusque là;

A plus de 8.000 km/h ce véhicule a déjà été endommagé. Même s'ils ont fait des progrès depuis aucun matériau ne résiste au-delà de certaines températures facilement atteintes à des vitesses de 10.000 voire 20.000 km/h ou plus.